Quelques années après son apparition au beaux-arts d’Abidjan, le ”Braid’’ est détourné de son sens initial par un petit groupe d’étudiants. Il est attribué au nouchi (l’argot ivoirien), comme adjectif signifiant : mélangé, laid, vilain, désorganisé. Il était utilisé pour qualifier toute imperfection et se moquer de tout travail mal exécuté de certains étudiants, un mot utilisé entre les étudiants de manière ironique.—
Quelques mois plus tard, le mot est modifié suite à des frustrations émanant du fait que l’esthétique locale était négligée, mise de côté, à contrario de l’esthétique Occidental qui était les bases mêmes de la fondation des Beaux-Arts depuis les années 70.
Ce qui poussent les étudiants à se questionner sur la notion du beau et du laid. A travers la dérision, en domptant le mot. A « Braid » s’ ajoute « art », nous donnant le terme Braid’art, littéralement traduit dans le contexte des Beaux-Arts d’Abidjan par « art laid » ou « art du laid ».
Pour les artistes, au sens figuré du terme, « Braid » signifie : brassage, assemblage, fusion, mélange, métissage, car les braids s’inspirent de la tradition en utilisant des techniques actuelles afin de créer des oeuvres contemporaines. Au départ, ce n’était qu’un concept de jeunes passionnés, mais, aujourd’hui, c’est une tendance qui influence plus d’un artiste dans le paysage artistique ivoirien. Il n’ est plus un simple mot utilisé de façon dérisoire, mais il est aujourd’hui porteur de vision, d’espoir et d’engagement vis-à-vis de la tradition et de la société.