Yaofranck.
Artiste peintre contemporain, originaire du Centre de la Côte d’Ivoire, né à Yabayo dans la région du bas-ssassandra, Yaofranck entretient depuis son jeune âge un rapport particulier avec le monde de l’art et du dessin, notamment de par sa mère, directrice d’école maternelle.
Yaofranck a toujours vécu avec sa mère, à défaut de son père décédé quand il avait 2 ans. Depuis son jeune âge le dessin a toujours comblé un vide émotionnel, “Le seul instant où je me sens revivre c’est quand je peins”.
Pour lui, le monde extérieur en Côte d’Ivoire n’a pas été facile, notamment avec une enfance troublée de par plusieurs événements : guerre socio-politique de 2002 et de 2010, conflits inter-ethniques… Etant lui-même déplacé de guerre, il affirme : “je ne peux rester indifférent à tous ces conflits et injustices dans le monde”. Yaofranck decide de s’exprimer au vu de son expérience au moyen de la peinture sur des thématiques qui lui sont intimes et reflètent le monde parfait qu’il vise. Ses œuvres sont le reflet de son vécu, ses influences, Yaofranck dénonce et interpelle en s’inspirant de son histoire.
Il est admiratif des artistes comme Banksy ou encore Basquiat, chacun des ambassadeurs de leurs époques. Yaofranck puise dans ses traditions et crée des fusions entre ADN des masques et ceux de l’être humain. Son art crée une narration visuelle qui transcende les limites temporelles, offrant une réflexion constante sur notre existence et notre rapport à la beauté, tant physique que morale, entre un style figuratif et abstrait.
Yaofranck passe son enfance à Soubré, là où il fait ses études primaires et secondaires jusqu'à ce qu'en 2015 il intègre le lycée d'Enseignement Artistique (LEA) à Abidjan où il obtient son BAC H1 (série artistique). Il poursuit ensuite à l'Ecole Nationale des Beaux-Arts (ENBA) où il obtient sa Licence en Art Mural, puis un master 1 en Peinture. Suite à l’obtention de celui-ci, Yaofranck ressent le besoin de poursuivre son aventure académique dans l’art à Paris, là où il intègre le Master Art Contemporain et Sciences Humaines à l’université Paris 8.
Yaofranck est l’un des portes-drapeau du Braid’art (mouvement artistique né en Côte d’Ivoire autour de 2014-2015), qui est pour lui la continuité de la négritude sous forme picturale. Pour lui, c’est une “affirmation ainsi qu’une quête de soi tout en restant ouvert au reste du monde, aux rencontres et visant un monde où la différence ne serait pas un frein”. Raison pour laquelle, il interprète les masques africains avec l’acrylique, les bombes de couleur et le compresseur.
SA VISION.
Les œuvres de Yaofranck sont le produit de plusieurs disciplines étudiées aux Beaux-Arts d’Abidjan tel que : le vitrail, la mosaïque, la tapisserie ainsi que la peinture. Il exploite ainsi une diversité de matériaux comme les bombes de peinture, le compresseur, l'acrylique, les pinceaux. Quant au support, il varie en fonction de son inspiration, allant des murs aux tôles, en passant par la toile, le carton ainsi que le contreplaqué, ayant une prédilection pour les grandes surfaces. Dans ces œuvres, on distingue, la plupart du temps, un fond en filigrane de masque inspiré du masque Gla, masque du peuple Bété, qui a pour fonction de veiller à la paix.
Yaofranck, en fusionnant l’ADN du masques ’’Gla’’ à celui des humains, cela lui permet d’élever l’homme à une dimension qui transcende la conscience et l’esprit humain, c’est-à-dire qu’il élève l’homme au niveau du masque. En effet, le masque, étant lui-même un medium et un pont entre Dieu et les Hommes, est supérieur à l’être humain dans la mesure où il vit que par l’esprit et le désir que des choses qui n’ont pas de prix, (amour, paix, cohésion, évolution …) étant un point de connexion et d’harmonie entre les peuple. Par contre, l’Homme qui vit par la chaire, lui, ne désirera que des choses éphémères (voiture, maison, argent, pouvoir…), prêt à tout pour satisfaire ses désirs. Le masque permet ainsi à l’homme de surpasser tout désirs charnels et conscience humaine.